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Un chien à la maison :

rêve ou cauchemar ?

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Et si vous rencontriez

des difficultés...

N'est-ce que du bonheur d'accueillir un chiot ?

Drôle d'idée pour un éleveur d'écrire une telle page sur son site ! Mais mieux vaut vous prévenir et anticiper les difficultés possibles que d'avoir une expérience triste qui se termine par un changement de famille pour le chiot...

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J’ai ressenti le besoin d’écrire cette page après avoir rencontré un problème de relation entre un chiot (pourtant super) et sa famille (également super). La famille, épuisée par le comportement du chiot (têtu et cherchant à s’imposer dans la famille), m’a ramené le chiot au bout d’une semaine, les larmes aux yeux. Pourtant, ils l’attendaient… Pourtant, ils l’avaient choisi avec soin et passion… Pourtant, ils l’avaient visité deux à trois fois par semaine avant de l’accueillir chez eux… Pourtant, ils s’étaient documentés pour savoir comment l’éduquer…

Mais la relation avec le chiot ne se passe pas toujours comme prévu, notamment parce que le chiot a sa propre personnalité : il a besoin qu’on le comprenne, qu’on le respecte et qu’on l’aime tel qu’il est, avec ses qualité, mais aussi ses défauts, et qu’il est encore un bébé qui n’a pas encore tout compris de ce qu’on attendait de lui.

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Chaque chien est unique, a sa personnalité et n'est peut-être pas parfait... Armez-vous de patience et respectez-le ! Avant de chercher à l'éduquer parfaitement, sachez l'aimer.

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Il est normal que la famille imagine le chiot avant son arrivée, se représente sa façon de vivre avec lui, les limites à imposer, les jeux que l’on souhaite partager, etc… Et finalement, à l’arrivée du chiot, cela ne se passe pas comme prévu, car c’est un individu à part entière qui arrive et perturbe ce qui a été prévu : il n’adhère pas aux jeux proposés, il n’accepte pas la façon dont on voulait l’éduquer, il n’accepte pas le coin préparé pour lui pour dormir… La question de la famille est alors : « Est-ce que ce chiot était fait pour nous ? Sommes-nous faits pour accueillir un chien et l’éduquer ?... ». Je pense que si vous avez mûrement réfléchi l’accueil d’un chiot et ses contraintes, et que vous avez pris un chiot dans un « bon élevage » (c’est-à-dire permettant au chiot de se développer de manière équilibrée et en sécurité auprès de sa maman et des humains), il n’y a pas de raison que le chiot ne soit pas « fait » pour vous, il faudra juste un temps d’adaptation avec lui et trouver ensemble un équilibre. Il n’y a pas de raison non plus que vous ne soyez pas capable de l’éduquer, il faudra simplement là aussi du temps pour trouver ce qui convient le mieux au chiot, ce qui marche et qui vous satisfasse, et il faudra le temps que le chien grandisse et mûrisse. Mais il est certain que les premiers mois demandent beaucoup d'investissement et de patience avant d'arriver à une belle harmonie avec votre chien...

Quelques points de réflexion pour vous aider à vivre en harmonie avec votre compagnon…

Accueillir votre chiot vous demandera patience, écoute et respect d'un individu qui a son caractère (certainement avec des défauts...), ses besoins (notamment amour et sécurité) et ses différences (il vit avec nous et a côtoyé l'homme des millénaires durant, mais il est bien d'une autre espèce !)

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Sans prétendre avoir les connaissances d’un comportementaliste, j’aimerais ici vous partager le fruit de mes réflexions forgées durant ces années à cheminer au côté de mes chiens. Peut-être n’y adhèrerez-vous pas, je vous laisse à votre tour observer votre compagnon et aller trouver des réponses à vos questions dans des livres spécialisés et récents (mais attention à internet : on y trouve encore des idées que l’on sait à présent fausses, voire même dangereuses…).

 

Un chiot arrive chez vous, c’est un bouleversement pour lui, qui quitte sa famille, son environnement, son éleveur, ses habitudes… Il perd tous ses repères. Il lui faudra plusieurs semaines pour totalement se sentir faire partie de la famille et de la maison ! Au moindre souci avec votre chiot, n’attendez pas d’être épuisé, parlez-en avec moi et nous trouverons ensemble une solution. Ce n’est pas en une semaine que vous aurez tout fait ce qui est possible pour créer le lien entre le chiot et vous. Mais il ne faut pas arriver à l’épuisement et l’écœurement si vite non plus. Il faut donc trouver des solutions pour vous ménager et vous faire plaisir avec le chiot.

 

C’est sans doute la première étape dans l’accueil d’un chiot : établir une bonne relation avec lui. Lorsque la confiance, le respect mutuel et l’affection sont là, une éducation en douceur vous mènera à beaucoup de choses ! Donc, n’essayez pas d’exiger tout de suite de lui qu’il soit parfait, faites l’éducation progressivement. Si vous avez besoin de le reprendre parce qu’il a fait quelque chose de tout à fait indésirable (il mord les mains fortement…), tentez de détourner son attention sur autre chose (s’il voulait jouer, alors proposez-lui un jouet à la place de votre main), ou laissez-le dans son coin (il avait peut-être besoin d’être tranquille), ou encore utilisez un spray pour le surprendre et le déranger (une pulvérisation dans sa direction de menthol ou de citronnelle diluée).

 

Surtout : ne rentrez pas en confrontation avec lui ! D’une part, vous risquer de briser le lien qui est en train de se créer avec lui, il va perdre confiance en vous et cela ne va pas vous servir… D’autre part, certains goldens sont très têtus, cela va de pair avec leur intelligence et leur besoin de reconnaissance pour ce qu’ils sont, et la confrontation ne va que les renforcer dans leur entêtement à faire ce que vous souhaitez qu’il cesse…

 

Mythe de la dominance

Mon chien veut-il me dominer ?

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Une idée très répandue est que notre chien cherche à nous dominer. Ce que l’on entend par dominance a fortement évolué ces dernières décennies. Par le passé, on pensait que le chien fonctionnait comme le loup (et encore, on connaissait finalement très mal le loup !) : chaque individu est un membre de la meute, qui est un groupe extrêmement hiérarchisé, avec un individu s'imposant aux autres par la force. Cela impose des conflits permanents pour savoir qui deviendra cet individu "alpha". De même, selon cette théorie, le chien considère que sa famille d’accueil est une meute dans laquelle il va devoir s’intégrer et dont il voudra devenir le chef, et donc il remettra toujours en question votre autorité. Le maître doit donc s’imposer avec force pour montrer qu’il est le chef et abaisser le chien au rang qui est le sien : le plus bas. Cela a abouti à de nombreuses maltraitances, à des chiens malheureux et des maîtres frustrés par une relation médiocre avec son animal.

A présent, les études ont montré que le chien est bien loin de son ancêtre le loup (qui de son côté n’est pas toujours structuré selon une hiérarchie aussi linéaire qu’on croyait…), et qu’il ne cherche pas sans cesse à nous détrôner ! On préconise plutôt une relation d’amitié et de complicité où chacun y trouve son compte dans la confiance et le respect mutuels. Le chiot qui arrive chez vous n’a plus sa mère (et son éleveur, qui parfois est sa deuxième maman !), il aura besoin de vous pour grandir en sécurité pour devenir un chiot équilibré. S’il se sent toujours puni, cela ne va plus l’inciter à chercher à faire de nouvelles expériences, et ce sera un chien renfermé et craintif. Le maître-mot pour vous sera donc l’éducation positive : toujours féliciter ses réussites, même après un premier échec (il faut toujours finir sur une note positive !). Cela ne veut pas dire qu’il faut le laisser tout faire ! Il faudra pour vous ruser, être patient, et surtout observer et comprendre ce qui motive votre chiot, comment il fonctionne.

Apprendre à se connaître

Regardez-le… Lui vous regarde, vous observe et vous connait. Et vous ?

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Une autre réflexion que je vous soumets est que la relation avec notre compagnon me semble malheureusement souvent à sens unique : on attend de notre ami qu'il s'adapte à nous et qu’il apprenne à nous comprendre. Ne vous inquiétez pas, il vous observe en permanence et interprètera très vite vos habitudes, vos gestes et une partie de vos mots (« Tiens, j’ai entendu le mot « balade »… Oui, c’est bien ça, mon maître met ses chaussures pour la balade ! »). (J'en profite pour rappeler que, plus que les mots, votre chien repère mieux des gestes ou postures. Associez donc l’ordre que vous lui donnez à un geste...)

Mais nous, cherchons-nous à nous adapter à lui et à le comprendre et interpréter son « langage » (postures, signaux d’apaisement) ? Dans cette relation à sens unique, on en oublie que notre compagnon n’est pas de la même espèce que nous : il doit souvent entrer dans le monde humain en oubliant ses caractéristiques de chien, et en plus on lui attribue la moins bonne place dans le groupe humain !

Il me semble très important de savoir observer son chien, d’essayer de le comprendre, il essaie de nous faire passer des messages mais nous ne prenons pas le temps ni la peine de les observer. Et pourtant, cela n’est sera que positif dans la relation que l’on construira avec lui.

Vous vous demandez bien souvent : « Pourquoi a-t-il cette réaction ? ». En prenant le temps de chercher une réponse, vous pourrez ainsi savoir si quelques chose le dérange et si vous pouvez de manière simple y remédier (son lit n’est pas placé au bon endroit…).

Mieux vous connaîtrez votre chien, et plus vous serez en mesure d’éviter les situations menant à un comportement indésirable et donc à un conflit entre vous et lui. Il peut avoir des défauts qui sont difficiles à corriger, liés à sa propre personnalité, alors sachez faire avec… Par exemple, un chien qui est dominant (dans le sens à présent accepté que c’est un chien qui protège les ressources : il veut garder pour lui un jouet, de la nourriture, son maître, son camarade de jeu…) peut avoir du mal à jouer avec de nombreux autres chiens sans que cela ne tourne à l’intimidation, la possession. Dans ce cas, évitez les rencontres avec plus de deux chiens ou avec des jouets. Rien ne sert d’aller les forcer à se mettre dans des situations qui sont désagréables et anxiogènes pour le chien, pour vous, et pour les autres chiens et maîtres ! Par contre, vous pouvez travailler ce défaut pour que votre compagnon accepte en toute confiance le partage avec vous : vous pouvez lui retirer ou lui rajouter de la nourriture dans sa gamelle, lui retirer (contre croquette) et lui rendre son jouet…

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